Découvrons l'histoire de la foi d'un peuple qui épousé le Christianisme après avoir recherché la vérité! a dit "Je suis le chemin, la vérité et la vie" Lui Jésus!Christ!
Présentation de l’Eglise de Corée : 21-22/oct/2017
Je suis Rufus JEON, prêtre coréen du diocèse de Daejeon. Je suis doctorant en théologie catéchétique à l’institut catholique de Paris. Actuellement, en France, dizaine prêtres étudient à Paris et une cinquantaine missionnaires coréens partagent leur vie dans plusieurs diocèses.
A la demande de Missio(Œuvres Pontificat de la Mission universelle en Belgique), nous sommes heureux de vous présenter notre pays la Corée du Sud et de son Eglise. Merci de nous avoir donné cette chance.
La Corée est un pays de la péninsule qui se situe entre la Chine et le Japon avec une superficie de presque 22 mille kilomètre carré (21 9017 km2), divisée en deux parties après la 2ème guerre mondiale et celle de Corée ayant duré de 1950 à 1953. La population du sud compte à peu près 51 millions d’habitants et celle du nord 25 millions. Le territoire coréen est composé à 70% de montagnes et de collines. Le climat est tempéré avec quatre saisons bien distinctes. La langue officielle est le coréen. Le tempérament religieux des Coréens peut être expliqué par le taux des croyants de plusieurs religions par rapport à la population : 55 % de la population ont une religion ; parmi lesquels les bouddhistes (20%), les chrétiens (30%, catholique 10%, protestant 20%), et les autre religions (5%).
La Corée est un pays si lointain, une culture si différente, un peuple si étrange aux yeux de l’Occident. Lorsque vous voyez des missionnaires coréens ou coréennes, vous pourrez naturellement vous demander: comment la foi chrétienne a-t-elle pu être introduite dans ce pays ? Et maintenant elle envoie des missionnaires ?
A ce propos, l’Église de Corée a une histoire tout à fait singulière. En effet ce ne sont pas des missionnaires, qui, les premiers, ont introduit l’Évangile en Corée mais des coréens qui, d’eux-mêmes, ont découvert l’Évangile. Deux laïcs ont joué dans cette fondation un rôle de premier plan : Yi Byok(이벽) et Yi Seung Hun(이승훈). En 1779, Yi Byok(이벽), lettré confucéen, a découvert le christianisme en lisant un livre écrit en chinois, deux siècles plus tôt, par le père Mathéo Ricc, missionnaire jésuite italien. Pour en savoir davantage sur le christianisme, il a chargé son ami Yi Seung Hun(이승훈), fils de l’ambassadeur de Corée en Chine, de profiter de son prochain séjour en Chine pour y rencontrer un prêtre.
Cette rencontre a débouché sur un véritable catéchuménat au terme duquel Yi Seung Hun(이승훈) a reçu le nom de Pierre lors de son baptême en 1784 à Pékin.
C’est lui, Pierre, qui, au retour dans son pays, a donné des baptêmes. Alors cette communauté s’est organisée sans prêtre( on dit cette période : 가성직자 제도-système clérical sans ordination) ; L’évêque(이벽), prêtre(이승훈) …par exemple. Oui c’est une foi naïve mais extraordinaire car il n’y a pas une histoire pareille dans le monde. Ils avaient soif de la Vérité et la fraternité. Pour cela il faut organiser la communauté. Cela était possible car la société est à l’époque dominée par le confucianisme. L’importance est le respect des parents et des plus âgés. Les fidèles étaient assidu à la prière et partager tout ce qu’ils ont pour vivre.
En 1836, les prêtres des missions Étrangères de Paris ont pénétré en Corée en déguisant comme des personnes en deuil. Car ces personnes n’ont pas le droit de la parole et doivent cacher le visage donc c’est utile pour les visages occidentaux. A partir de ce jour, il s’arrête la période « 가성직자 제도-système clérical sans ordination»
Malgré la joie d’accueillir des prêtres missionnaires, les quatre grandes persécutions arrivent à cette nouvelle communauté. La raison principale est le refus du culte des ancêtres tel qu’il était prescrit par la loi. L’Église considérait cette pratique comme l’idolâtrie. En effet les persécutions de cette époque ont fait de très nombreux martyrs, soit 10 000 environ, y compris les missionnaires français, des enfants et des vieillards. Beaucoup, au moment de leur exécution, ont fait preuve, non seulement d’un courage exceptionnel, mais aussi de beaucoup de sérénité et de joie. Un petit témoignage; Le Boucher 황일광(Simon) a dit au moment de sa mort : « Je suis heureux car j’ai 2 paradis, l’un est dans cette communauté qui me considère l’un de leur comme un frère, et l’autre au ciel où j’y vais maintenant ». Car le métier du boucher est une classe le plus basse dans la société coréenne à cette époque. Il est béatifié avec 이벽 et 122 martyrs par Pape François en 2014.
L’Eglise de Corée trouve finalement la liberté de la foi dès 1882, après une alliance nationale entre Corée, France et États-Unis.
Après la guerre de Corée, la Corée du sud a été dans des bouleversements politiques et économiques. Depuis les années 60, l’économie se développe rapidement, au contraire de la politique qui n’est pas encore stabilisée. Une véritable renaissance de l’Église catholique en Corée pouvait alors voir le jour avec l’engagement social pour la justice et la paix des années 70.
Ce fut d’abord, quelques évêques et un certain nombre de prêtres qui ont pris la mission de l’Église dans la lutte contre le régime dictatorial, et se sont engagés pour « dire la vérité » et la « vivre » à côté des plus pauvres. Une telle participation à la vie sociale a amené bien des gens y compris des non-chrétiens à faire confiance à l’Église catholique.
En 1984, le pape Jean-Paul II s’est rendu en Corée pour rendre hommage à cette Église et canoniser 103 de ses martyrs, parmi lesquels le premier prêtre coréen et 10 missionnaires français. Depuis cette canonisation l’Église continue à manifester une grande vitalité dans tous les domaines. Elle est l’événement visible le plus marquant de l’Église depuis sa fondation. Les Coréens en ont éprouvé une grande joie et beaucoup de fierté.
En 2014, Pape François a encouragé l’Eglise de Corée à l’occasion de béatification des 124 martyrs de Corée. Il admirait la vitalité de l’Eglise de Corée et demandait d’être avec tous ceux qui souffrent en s’ouvrant la porte pour les pauvres. Je pense que le dynamique et la vitalité d’église coréenne se trouve dans l’organisation des petites communautés(소공동체-반모임), des groupes de Légion Marié(레지오 마리애), des universités pour les 3ème âges(노인대학), des groupes funéraires (장례봉사) … Souvent après les obsèques, les personnes s’interrogent sur la religion catholique et demandent d’entrer aux catéchuménats. Le taux de conversions augmente chaque année. Par exemple, en 2010, il y a eu environs 85,000 baptêmes...
Dans une enquête réalisée très sérieusement pour connaître les motivations des coréens adultes qui demandent le baptême, la première était de trouver la paix du cœur. La paix du cœur est le sentiment profond d’être en harmonie avec soi-même, avec la communauté dans laquelle on vit, avec le monde. Elle est de toute façon une satisfaction d’être reconnu et apprécié. Et cette paix a toujours une connotation religieuse. Pour le chrétien, c’est la satisfaction d’être reconnu par Dieu, en harmonie avec lui. Car le coréen vit dans une société très inquiétante politiquement et économiquement. On est actuellement bousculé par une transformation économique sans précédent, qui en vingt ans a fait passer la Corée d’un pays agraire sous-développé à une nation industrielle moderne, au prix de déchirements humains. Malgré l’amélioration considérable politique pour la vraie démocratie, l’inquiétude politique reste encore forte. Le changement des mœurs est tellement rapide qu’il n’est pas facile de garder son identité morale et personnelle. Alors le coréen désire un peu de paix, de reconnaissance personnelle et il tient à être reconnu par Dieu.
L’Église de Corée bénéficie globalement d’une image jeune, moderne et dynamique. Le succès apparent ne doit cependant pas faire illusion. Elle a ses limites et ses faiblesses, en particulier en ce qui concerne l’approfondissement de la foi. Selon l’expression du pape Paul VI, « l’Église doit être l’expert du problème de l’humanité » : la réunification, une forte disparité économique entre des classes sociales, la hausse rapide de la criminalité due au mammonisme, une forte tendance de l’hédonisme de plus en plus répandue dans toute la société… Oui, la tâche de notre Église est grande.
« La mission d’évangéliser l’humanité reste toujours urgente et nécessaire. La Mission est un devoir, auquel il faut répondre » dit Pape Benoit XVI. Je pense que la première mission des chrétiens c’est la prière. Merci de vos prière pour les missionnaires et pour la paix au monde spécialement la péninsule coréenne qui vit une tension forte actuellement.
Que Dieu vous bénisse ! Merci de votre bon accueil.
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